Le Medef a évoqué jeudi 9 mars 2017 une stratégie en 5 axes pour "faire de la France un leader mondial de la Smart Economy". Les PME sont au coeur de ce dispositif, pour assurer leur transformation en ETI et assurer la compétitivité du territoire.
Cinq objectifs à
remplir d'ici 2025 en cinq axes pour "accélérer la transformation
numérique de l'économie française". C'est l'objet de la conférence de
presse donnée par le Medef jeudi 9 mars 2017. Dans le livret exposant le projet
et dans le discours de présentation de Pierre Gattaz, se dégagent
de nombreux chantiers déjà en cours en France, notamment à propos de
l'industrie du futur, de la robotique, de l'automatisation, des capteurs ou
encore du déploiement de technologies intégrant l'intelligence artificielle…
Même refrain pour la
vague de l'Internet des Objets, la blockchain et l'avènement des plate-formes
numériques. Des sujets qui seront discutés plus en détail à l'occasion de l'Université
du numérique, du 15 au 16 mars. Ce programme vise avant tout les
"oubliés du numérique", selon le Medef, c'est-à-dire les PME
pour qui la transformation est incontournable mais pas encore effective à
grande échelle.
Les objectifs ont
été définis par des groupes de travail mis en place au sein de la commission
"Transformation numérique" de l'organisation patronale avec la
collaboration de la mission Digital Disruption Lab conduite par l'ambassadeur
du Medef pour le numérique, Olivier Midère.
Axe 1 : filière technologique
L'objectif consiste,
dans un premier temps, à faire de la France "la Silicon Valley de
l'Europe autour des technologies et des plateformes de la filière
IoT". Pour Geoffrey Roux de Bézieux (vice-président du Medef), il faut
notamment trouver un moyen de conserver les licornes en France en
créant des fonds pour les retenir "avant qu'elles ne passent sous pavillon
américain ou chinois".
Parmi les
propositions, le Medef envisage un partenariat entre représentants publics
et privés pour appuyer la filière technologique IoT (Internet des Objets)
en France, avec un plan d'action sur le premier semestre 2018. Le but
:"renforcer, consolider et structurer en filière les différentes familles
d'acteurs"
Axe 2 : écosystème industriel
L'objectif de ce
deuxième axe : "créer un écosystème attractif et compétitif en France
autour du prototypage, de la pré-industrialisation, de la fabrication, de
l'intégration et de la commercialisation de solutions IoT".
Pour faciliter la
relation entre les différents acteurs de l'Internet des Objets à chaque phase
de développement, le Medef souhaite la mise en place d'un plan d'action sur le
premier semestre 2018 associé à une cartographie de l'écosystème. De quoi lui donner
une visibilité en France et à l'étranger.
Le Medef souhaite
instaurer un "Plan Marshall" de la formation continue pour
les demandeurs d'emplois, les ouvriers, les techniciens, les prestataires de
services et les cadres des TPE, PME et ETI traditionnelles françaises autour
des questions du numérique et de l'Internet des Objets.
Axe 3 : entreprises
Le Medef a annoncé
la mise en oeuvre de plusieurs actions dans le cadre du Programme Métamorphose
avec, notamment, le lancement de formations destinées aux TPE et
PME sur la plate-forme Mon
Campus Numérique. Des moocs sont ouverts aux adhérents, tout comme un
programme d'incubation et d'accélération international. L'organisation
patronale réfléchit également à la création d'un fonds d'investissement pour
soutenir la transformation des TPE et PME en ETI avec des montants de
l'ordre de 50 000 euros en entrée à 2 millions d'euros au moment du lancement
industriel et commercial.
Le Medef espère
accompagner 100 000 TPE, PME et ETI dans leur transformation vers la
"smart economy". Le syndicat va lancer une série de livres
blancs et guides pratiques papiers et électroniques autour de l'IoT et de la
"smart economy", proposera à ses adhérents des matinales PME sur le
sujet et mettra en ligne un outil d'autodiagnostic gratuit pour permettre aux
dirigeants de TPE et PME de savoir où ils en sont de leur transformation. Un
Mooc intitulé "Métamorphose" sera mis en ligne à ce propos. En
association avec le CNAM, le Medef va proposer des formations en présentiel à
Paris et en région autour de la transformation digitale des entreprises.
Axe 4 : attractivité
L'objectif est de
rendre la France "business friendly" pour attirer les investisseurs
et favoriser la croissance des start-up et PME en ETI, puis en grandes
entreprises. Parmi les principales actions, le Medef entend accompagner
les 100 start-up technologiques au potentiel le plus fort pour les aider à
devenir des licornes. La proposition pour aller dans ce sens : la mise en place
d'un fonds européen de 5 à 10 milliards d'euros "à même d'investir dans
les tours de tables de séries B et C en Europe".
Le Medef veut
restaurer la confiance entre les administrations et les entreprises en
instaurant un "contrôle-conseil" plutôt
qu'un "contrôle-sanction" (une idée défendue notamment par
Emmanuel Macron dans son programme
de campagne). En matière de fiscalité, le Medef veut instaurer un
cadre fiscal "simple, compétitif, stable et incitatif". Soit
pour les start-up, TPE et PME, "réduire drastiquement le système
fiscal tout en réduisant de façon significative les impôts et les taxes, et
notamment la fiscalité de production".
Il souhaite
également "sanctuariser le Crédit impôt recherche auprès des
investisseurs, entrepreneurs et talents internationaux", jugé source
d'attractivité "compétitif et différenciant".
Axe 5: Communication
Pierre Gattaz a
rappelé le discours pro-français récent de John Chambers, président de Cisco :
"On veut qu'il y ait des centaines de John Chambers qui disent que la
France est "the next big thing". Soit doper l'image de la France
à l'étranger pour éviter les écueils tels que le déclin des investissements
chinois. "Je veux que l'on cesse d'entendre parler des 35/75, 35 pour les
35 heures et 75 pour les 75 % de taxation des plus hauts revenus", a t-il
ponctué.
Le Medef propose la
création d'un site Internet, d'une brochure print et la création d'une
exposition ou d'un salon itinérant à l'international sous la bannière
"Smart Economy for business", rassemblant les entreprises françaises
évoluant dans l'ensemble de la chaîne de valeur (technologies, produits et
services connectés) sur les différents marchés du futur (smart city, smart
health, smart food) et créer un logo pour communiquer à l'international.
Interrogé par un
journaliste au sujet du bilan de la French Tech, Pierre Gattaz s'est
montré très satisfait de l'initiative. Toutefois, les dispositions prises dans
le livret "Accélérer la transformation numérique de l'économie
française" présenté ressemblent à s'y méprendre à une volonté de
réorganiser le tout, au niveau national. Comme pour confirmer l'idée, le
président du Medef a ajouté : "Il faudrait pouvoir suivre qui est dans la
French Tech et qui ne l'est pas. Et fédérer un plus grand nombre d'entreprises
technologiques et notamment les PME".
L'initiative, plutôt
que d'être une refonte, pourrait être une idée pour fédérer l'ensemble de
l'écosystème. Réponse en mai pour savoir la suite qui sera donnée à ce
programme numérique en parallèle de celui qui sera présenté par le vainqueur
des sondages. D'ici là, certains candidats seront invités à s'exprimer dans le
cadre de l'Université du numérique.
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