Transformation digitale: ce qu’en disent les patrons !




« Une entreprise qui n’a pas de stratégie digitale ou qui n’a pas appréhendé cette dynamique de transformation globale est vouée à disparaître » juge Laurent Fiard, co-président du groupe Visiativ, société à l’origine du congrès Entreprise du Futur. - Shutterstock


Tendance Plus de 3.000 dirigeants ont répondu présents au congrès Entreprise du Futur qui se tenait à Lyon le 19 janvier dernier. L’occasion de les interroger sur leur vision de la transformation digitale.

Un point fait consensus : l’entreprise ne peut se transformer que si l’impulsion vient du plus haut niveau. « Pour que l’entreprise parvienne à se réinventer, le dirigeant doit être à la manœuvre », dit Laurent Fiard, co-président du groupe Visiativ, société à l’origine du congrès Entreprise du Futur (dont « Les Échos » sont co-organisateurs).

Autre élément de convergence, c’est une conviction commune qui incite les directions générales à engager leur entreprise sur le chemin du changement : la certitude que ce n’est plus un choix. « Une entreprise qui n’a pas de stratégie digitale ou qui n’a pas appréhendé cette dynamique de transformation globale est vouée à disparaître », estime Laurent Fiard.

Enfin, les dirigeants font également chorus pour dire que la révolution numérique qui est en marche induit le plus souvent un changement de business model. « Par le passé, le métier d’éditeur de logiciels consistait à vendre des licences. Puis c’est devenu de la location en mode Saas. A l’avenir, nous serons de plus en plus des intermédiaires, des experts de la mise en relation, explique Pascal Daloz, directeur général adjoint de Dassault Systèmes. Nous travaillons donc déjà à l’élaboration de nouveaux modèles d’intermédiation ».

Sur la manière de procéder, en termes de gouvernance et d’organisation, pour parvenir à opérer sa métamorphose, chacun adopte une stratégie différente. Chez JCDecaux, on n’a nommé ni directeur de l’innovation, ni directeur de la transformation. « Nous considérons que l’innovation et la transformation doivent être présentes partout, à tous les niveaux de l’entreprise, et qu’elles ne doivent pas reposer sur une seule personne », indique Albert Asséraf, directeur général Stratégie, Études et Marketing de JCDecaux.

Même volonté d’impliquer l’ensemble des équipes au sein de groupe Hervé, entreprise familiale qui compte 2.800 salariés, chacun d’eux étant considéré comme un intrapreneur. « Nous nous appuyons sur un management décisionnel concertatif qui accompagne l’envie d’entreprendre de nos 2.800 intrapreneurs », insiste Emmanuel Hervé, président du directoire et fils du fondateur. Pour mettre en œuvre cette stratégie « du bas vers le haut », l’entreprise mise notamment sur des réunions mensuelles où tous les collaborateurs sont invités à faire part de leur remarques techniques, business, stratégiques, comptables, personnelles, etc. « Le numérique, qui a toujours constitué chez nous le premier poste d’investissements, est perçu comme un moyen supplémentaire de responsabiliser nos intrapreneurs dans la mesure où les nouvelles technologies facilitent la diffusion des données : de notre point de vue, l’accès à l’information est un vecteur d’autonomie et il aide à la prise de décision », poursuit Emmanuel Hervé.

« Les organisations peuvent se donner le temps de gagner progressivement en maturité, la transformation de rupture n’est pas préconisée. En revanche, il faut y aller ! », conclut Jean-Loup Rogé, président du Groupe Segeco, un cabinet de conseil qui aide des entreprises de tous secteurs à relever le défi du digital. 

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